lundi 3 juin 2013

A mon Petitou

Mon Petit Lait, 

Cela fait quatre mois maintenant que tu es arrivé à la maison.
Je me souviens de toi, petite créature effrayée, brisée, refusant toute sorte de contact et qui passait la plupart de son temps caché dans sa cabane.
Ton corps n'avait pas été épargné non plus... Ta peau très irritée, tes poils clairsemés... Il te manquait plusieurs griffes et j'ai découvert avec horreur ce trou dans ton oreille, un trou certainement fait avec une aiguille et qui ne disparaitra jamais, preuve qu'on a voulu t'accessoiriser comme un vulgaire jouet...

Tu reviens de loin mon Petitou, et je ne parle pas seulement des kilomètres.

Quand je t'ai ramené à la maison, je n'aurais jamais osé rêver de ce que tu es devenu aujourd'hui. Et pourtant, durant ces quatre mois, tu n'as cessé de me surprendre et de m'émerveiller.

Tu t'es révélé curieux et tellement innocent.
Tout, absoluent tout, semblait nouveau pour toi.
Tu as pris ton premier biscuit en forme de coeur de mes doigts si délicatement, à travers les barreaux de cette petite cage que j'avais déposé sur la table de la cuisine. Je n'oublierai jamais ton expression de surprise mêlée de plaisir.
Ce soir là, tu t'es endormi en creucreutant dans ta cabane rose, ta première nuit à la maison.

Le lendemain, je t'ai installé dans ta cage, celle que je pensais être ta cage définitive tellement ton apprivoisement semblait difficile. Tu m'as prouvé le contraire...

Je t'ai donné ce que j'avais de mieux à offrir.
Ma priorité était ta santé, aussi bien physique que psychologique. Ta marraine Catherine m'a beaucoup aidé à trouver les remèdes pour que tu ailles mieux, je ne la remercierai jamais assez, ta marraine est une fée mon Petitou.

Et puis, tu t'es ouvert tout doucement, comme la plus merveilleuse des fleurs.
D'abord, tu posais ton nez sur ma main à travers les barreaux de la cage, tu venais réclamer ton biscuit à la porte. Ensuite, tu as commencé à explorer les environs. J'ai failli fondre en larmes la première fois que tu es venu sur moi. 
Plus tard, j'ai pu t'effleurer de la main sans que cela ne te gène et bientôt j'ai pu te carresser.
Aujourd'hui, je n'ai qu'à t'appeler pour que tu viennes aussitôt.

Et tu as rencontré mes filles après ta castration, un grand pas pour toi qui avait toujours vécu seul. Tu as franchis une autre étape quand j'ai pu t'installer avec elles, chose que j'avais cru impossible.

Mon Petitou, tu viens d'avoir un an, j'aurais souhaité pour toi que ta vraie vie commence bien avant.
Tu es aujourd'hui si beau, si heureux...

Tu resteras cependant toujours méfiant envers l'humain, je le sais.
Tu ne veux pas que je t'attrape lorsque tu es dans la cage, je te fais sortir à l'aide de ta cabane rose. 
Mais tu ne rentres plus jamais dans ta cage sans que je te porte dans mes bras, je sais que tu m'as donné ta confiance.

Il y a cette chose qui m'émerveillera toujours, c'est cette innocence dans ton regard... Tu as traversé l'enfer mais tu es resté si pur au plus profond de toi.

Tu es, et tu seras éternellement, pour moi, Petitou, le plus beau des ratous.

Tu ne comprendras certainement jamais, tout ce que tu m'as donné, tout ce que tu m'as apporté, tout ce que tu as changé dans ma vie.

Tu es ma fierté, ma petite merveille, mon trésor secret, mon héros, mon ratmoureux...
Tu as volé mon coeur.

Je t'aime, si fort, mon Petitou.


Ta maman.